Quelles aides pour l'embauche d'un apprenti ?

En tant que dirigeant d’entreprise, vous vous demandez peut être combien coûte réellement un apprenti ? Quelles aides pouvez-vous espérer ? Le conseil d’entreprise CODEAF fait le point sur les aides auxquelles vous avez droit lorsque vous activez ce levier de développement qu’est l’embauche d’un apprenti.

Nous allons vous présenter ici les différentes aides proposées pour l'embauche d'un apprenti, qui sont par ailleurs cumulables.

L'aide unique pour les employeurs recrutant des apprentis

Par souci de simplification, les nombreux dispositifs d’aides (aide TPE jeunes apprentis, prime régionale à l'apprentissage pour les TPE, l'aide régionale au recrutement d'un apprenti supplémentaire et crédit d'impôt apprentissage) ont été remplacés au 1er janvier 2019 pour l’aide unique à l’embauche des apprentis. L’aide unique est une somme que l’employeur recoit chaque année après l’embauche d’un apprenti.

Son montant diffère selon les années d’apprentissage :

  • 1ère année du contrat d'apprentissage : 4125 € maximum,
  • 2ème année du contrat d'apprentissage : 2000 € maximum,
  • 3ème année : 1200 € maximum, 4ème année (si prévue par le contrat d'apprentissage) : 1200 € maximum.

Seules les entreprises répondant aux critères suivants sont éligibles :

  • moins de 250 salariés,
  • contrat d'apprentissage conclut après le 1er janvier 2019,
  • recruter des apprentis préparant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau inférieur ou égal au bac.

Pour pouvoir en bénéficier, l’employeur doit avant le début de l’exécution du contrat d’apprentissage ou, au plus tard, dans les cinq jours ouvrables qui suivent celui-ci, adresser le contrat conclu avec l’apprenti à la chambre consulaire dont il dépend pour enregistrement.

L'exonération de charges sociales

Une réduction de 6 points du taux de cotisation patronale est entrée en vigueur au début de l’année 2019 pour tous les salariés dont la rémunération annuelle ne dépasse pas 2,5 Smic. Cette exonération générale se voit étendue pour les contrats d’apprentissage aux cotisations patronales de retraite complémentaire légalement obligatoires (Agirc-Arrco).Cette extension remplace l’exonération spécifique au contrat d’apprentissage autrefois en place.

Aides pour les apprentis reconnus travailleurs handicapés

L’ensemble des entreprises peuvent bénéficier de cette aide si elles embauchent un apprenti reconnu travailleur handicapé dès lors que le contrat d'apprentissage est d’une durée minimum de 6 mois et que la durée hebdomadaire de travail est au moins égale à 24 heures. La demande de cette aide se fait auprès de l'Agefiph. Le montant maximum de l’aide est de 3000 € pour le recrutement d’une personne handicapée en contrat d’apprentissage et de 4 000 € pour les contrats de professionnalisation. Le montant diffère selon la durée de contrat.

L’apprentissage : un réel levier de développement pour l’entreprise ?

A première vue, l’embauche d’un apprenti semble représenter une main d’œuvre à faible coût. Toutefois, cette réflexion mérite d’être tempérée. En effet, seul un calcul économique peut confirmer ou infirmer une telle affirmation : le coût horaire.

En divisant le coût total de l’apprenti par le nombre d’heures réellement productives d’un apprenti, on s’aperçoit parfois que ce n’est pas une opération rentable comparée au coût horaire d’un salarié aguerri. Cela provient de la faiblesse du nombre d’heures réellement productives que l’on détermine en multipliant le nombre d’heures de présences par un taux de productivité. Ce taux est assurément moins important pour un apprenti que celui d’une personne expérimentée.

 

Type Salarié Apprenti
Heures de présence 151 75
Efficacité 90% 65%
Coût 1 700 € 650 €
Coût horaire résultant 12.14 € 13.25 €

Ainsi, dans une optique de rentabilité, le conseil d’entreprise CODEAF préconise l’embauche d’un apprenti seulement pour un poste dans lequel il sera vite automne et relativement efficace. De plus, il faut tenir compte de la disponibilité de l'apprenti et du rythme de présence (par exemple présent une semaine sur deux), qui ne facilite pas la continuité de l'activité et peut poser problème à l'organisation de l'entreprise. Enfin, qui dit apprenti dit maître d'apprentissage. Il faut avoir une personne en interne capable d'assumer ce rôle sans que cela impacte trop fortement sa productivité car cela fait peser une charge de travail supplémentaire sur lui.

Pour conclure, l'apprentissage peut apparaitre plus ou moins rentable à court terme mais cela ne doit pas être le principal critère de décision. La volonté de former un jeune à son métier et de recruter une personne formée aux spécificités de son entreprise doit remporter la décision d'embaucher ou non un apprenti.